Parcours polémique à l'installation Parcours polémique à l'installation
Le 1er janvier marquera la mise en oeuvre du nouveau dispositif à l'installation. Les arbitrages ministériels sont critiqués par les minoritaires et les Régions de France.
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Il aura fallu plus de deux ans de négociations pour que les textes réformant l'accompagnement à l'installation aidée soient enfin prêts à être publiés.
Les Jeunes Agriculteurs (JA) se satisfont des arbitrages gouvernementaux. A l'initiative du projet, ils se retrouvent au coeur du dispositif: à la présidence du comité départemental à l'installation (CDI) et au secrétariat de la commission régionale (CRI). «Un juste retour des choses au regard du travail que nous avons fourni», estime William Villeneuve, président du syndicat.
Les syndicats minoritaires ne l'entendent pas de cette oreille et regrettent le manque de pluralisme dans les instances dirigeantes. Pour la Confédération paysanne, «l'installation doit rester dans le cadre des missions de service public de l'Etat et ne peut pas être confisquée par un syndicat». Cette dernière menace d'intenter une action devant les tribunaux administratifs pour faire annuler le décret dès sa sortie. Elle pourrait être suivie par l'Association des Régions de France (ARF), qui ne se fait pas à l'idée que JA soit présent à l'échelon régional.
Ces querelles risquent de bloquer les installations en cours. En attendant de voir comment seront accueillis les textes réglementaires (leur parution doit intervenir avant la fin de décembre), des acteurs locaux conseillent aux futurs agriculteurs de remettre leurs projets d'installation à plus tard.
Ce qui va changer
L'objectif de la réforme est d'offrir à chaque candidat aux aides à l'installation un accompagnement adapté à ses besoins et à ses compétences.
Le point d'information à l'installation ou "point info installation" (PII) sera chargé d'accueillir et d'informer les futurs agriculteurs. Une structure départementale désignée par le préfet après appel à candidatures et avis de la commission départementale d'orientation agricole (CDOA) assurera cette mission. Chaque jeune recevra au point d'information un document d'autodiagnostic de son projet.
Une fois rempli, ce document permettra à deux conseillers d'élaborer le plan de professionnalisation personnalisé (PPP). Il s'agit d'un programme de formations et de stages, en France et à l'étranger, individuels et collectifs, adapté au profil du candidat.
A l'issue de ce parcours et après validation de la CDOA, le jeune agriculteur pourra s'installer et bénéficier des aides.
Enseignement: la réforme du bac pro à partir de 2009Il y a un an, le ministère de l'Agriculture annonçait la réforme du baccalauréat professionnel qui s'obtiendra en trois ans au lieu de quatre. D'abord prévue pour 2008, sa mise en oeuvre a été repoussée à la rentrée de 2009 et se fera progressivement jusqu'en 2012. Le diplôme du Bepa (brevet d'études professionnelles agricoles) s'intégrera au nouveau cursus de formation: seconde, première et terminale professionnelles. Le projet a fait l'objet d'un avis favorable du Conseil national de l'enseignement agricole (CNEA), le 13 novembre 2008, après de difficiles négociations. Les organisations professionnelles craignent en effet une condamnation à terme du Bepa. Cette réforme intervient alors que l'enseignement agricole souffre de restrictions budgétaires. Selon le Snetap-FSU (Syndicat national de l'enseignement technique agricole public), entre huit et vingt-cinq classes par région sont menacées de fermeture en 2009. In extremis, une rallonge de 51,4 millions d'euros sur le budget de 2009 a été adoptée par le Sénat le 3 décembre 2008 et devrait permettre de limiter ces suppressions et de conserver des emplois. |
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